Les seigneuries de Sabrevois et Bleury
(les origines)
En 1733, Louis XV envoie le Sieur Auger, arpenteur royal, pour dresser les futures concessions (seigneuries) de la région. En avril, le gouverneur M. le Marquis de Beauharnois et l’Intendant Gilles Hocquart concèdent à Charles, Sieur de Sabrevois, fils de Jacques-Charles de Sabrevois et Jeanne, fille de Pierre de Boucherville, la seigneurie qui porte son nom. La seigneurie, située sur la rive droite du Richelieu, est aussi située au sud de la seigneurie de son frère Clément, Sieur de Bleury.
Environ 1 an plus tard, leurs concessions sont ratifiées et confirmées par sa majesté Louis XV, soit le 6 avril 1734. Tous n’étaient pas de bons agents de colonisation et ne mirent pas leurs seigneuries en valeur. Le premier novembre 1750, ladite seigneurie fut de nouveau concédée à Charles de Sabrevois. À l’automne 1763, après la cession du Canada, Charles de Sabrevois, passe en France avec les troupes. Retiré en Touraine, il mourut en 1771.
Le 2 août 1764, Clément, Sieur de Bleury, au nom de son frère Charles, vendit la seigneurie ainsi que la concession qui lui appartenaient aux acquéreurs Gabriel Christie, Lieutenant-colonel et Moses Hazen, écuyer. Durant la même période, Gabriel Christie achetât la seigneurie de Noyan de la veuve Catherine d’Aillebout de Mantet. Le 13 mai 1789, il fit son testament et légua ses biens et seigneuries à son fils Napier Christie. Gabriel Christie mourut le 19 janvier 1799. C’est à lui que nous devons les premiers efforts sérieux et durables de colonisation.
Les routes
Dans le but d’inciter de nouveaux censitaires à s’établir à l’intérieur des terres encore boisées, une grande route fut ouverte pour le passage de la malle royale.
Napier Christie , le 3e Seigneur de Sabrevois et autres lieux, prit le nom de Burton qui était celui de son épouse. Il mourut à Londres en 1835 sans enfant mâle. La seigneurie fut donc recueillie par William Plenderleath, fils naturel de Gabriel Christie. À la mort de William Plenderleath , les seigneuries de Sabrevois furent léguées à Mme Cleather, fille du lieutenant général Gabriel Gordon.
L’été 1850 amena dans le sud de la province le terrible fléau du choléra.
Selon le document du notaire Lucien Morin, de Montréal : Mme Cleather, née Catherine Ann Gordon, décéda le 5 avril 1880.
D’autres malheurs vinrent toucher nos ancêtres. En effet, notons la crise célèbre que subit, en 1881-82, le commerce du foin.
En 1884, le Sieur Edward Gordon Cleather devint propriétaire de la seigneurie et décéda le 6 mars 1884.
William Barclay Gordon Cleather devint légataire de la seigneurie avec, comme exécuteurs testamentaires, Alice Leighton Cleather (sa mère) qui décéda le 12 mai 1938, et un ami, Basil Woodward Crump, qui céda ses pouvoirs le 13 décembre 1941.
En 1941, la seigneurie de Sabrevois comprenait les villages suivants : Saint-Alexandre, Sainte-Anne-de-Sabrevois, Henryville, Saint-Sébastien, Notre-dame-de-standbridge, Pike River et Sainte-Sabine.
Les Patriotes
Les événements de 1837-38 résonnèrent en notre région. Julien Gagnon parvint à recruter des adhérents.
En 1838, une vaste société secrète destinée à unir étroitement tous ceux qui voulaient contribuer à la lutte pour l’indépendance fut créée sous le nom d’association des Frères Chasseurs. Elle avait de nombreux adhérents dans la Vallée du Haut-Richelieu. Parmi ses émissaires, Julien Gagnon était l’un des plus actifs dans notre région, en dépit de la menace de mort qui planait sans cesse sur sa tête.
Gagnon, qui connaissait tous les chemins et les sentiers, se chargea de transporter ses compagnons au cours d’une nuit, en 1838, à Swanton. À Sabrevois, les conjurés se dissimulèrent dans deux charrettes de foin car il fallait traverser le village d’Henryville, de la baie ou Philippsburg, dont la population était des bureaucrates. Grâce à cette précaution, la frontière fut atteinte sans encombre à l’aurore. Sir John Colborne se rendit en 1839 à Henryville pour interroger Antoine Brosseau et Daniel Senésac. Il logea à l’hôtel G. Parker à Henryville (ancienne résidence de M. Poissant). Les casernes de la garnison se trouvaient à la maison de Vincent Charbonneau en 1913.
Chez les concitoyens de nationalités et de religions différentes, il y avait généralement un esprit de tolérance suffisamment large et une sympathie très réelle.
M.Édouard de Salaberry était le député « fédéral » en 1841.
Le village
Le territoire de Sainte-Anne-de-Sabrevois commença à être colonisé en 1809, mais ce ne fut qu’en 1888 que la municipalité de paroisse fut érigée. L’origine de la dénomination « Sabrevois » remonte à Clément-Charles Sabrevois de Bleury (1697-1771), lieutenant des troupes de la marine et commandant au fort Chambly, à qui on avait concédé une seigneurie. Pour ce qui est de l’hagionyme « Sainte-Anne » , il est expliqué par l’ancienne dévotion des Québécois pour l’épouse de Saint-Joachim et à la mère Marie.